LA CORNEMUSE
Le great highland bagpipe appelé grande cornemuse des highlands ou bagpipe pour la différencier des autres cornemuses d’Ecosse est adoptée par la Bretagne à la fin du XIXéme siécle. L’utilisation de la grande cornemuse reste assez marginale en Bretagne jusqu’à l’apparition des bagadou qui l’adoptent, dans le but de créer de toutes pièces des ensembles bretons qui soient plus ambitieux, plus valorisant pour la Bretagne, que des sonneurs traditionnels éparpillés. Dés lors, progressivement la cornemuse écossaise va supplanter l’ancien biniou dans sa pratique malgré la résistance de certains sonneurs qui continuent de promouvoir le couple biniou-bombarde. Adoptée par beaucoup, les premières cornemuses écossaises aussi appelées biniou bras (grand biniou) n’ont pas les qualités des instruments écossais, celles-ci sont en effet des hybrides de veuze et de bagpipe écossais.
Avec le temps et la pratique, la cornemuse écossaise va être progressivement apprivoisée par les musiciens bretons dans les bagadou, au fil des générations le niveau technique va s’élever et aujourd’hui les sonneurs bretons rivalisent avec leurs cousins écossais lors de concours de pipeband ou de pibroc’h.
Anatomie de la Cornemuse Ecossaise
La cornemuse écossaise s’articule autour d’une poche (bag) traditionnellement en cuir (de nos jours plutôt en Goretex ou en néoprène), cinq souches y sont ligaturées par des ligatures de fil poissés, celles-ci servant de réceptacles aux cinq éléments qui constituent la grande cornemuse :
-
Le porte vent (sutel, blowpipe) : simple tuyau tourné et ouvragé obturé par un clapet servant à insuffler l’air dans la poche.
-
Le chanter (lévriad, chalumeau) : hautbois à anche double, à perce conique simple ou composite, percé de huit trous de jeu et de deux ouïes latérales dans sa partie inférieure.
-
Le bourdon (korn bout,drones) tuyau à perce régulière à anche simple accordé sur la tonique du chanter, sur la cornemuse il y a trois bourdons : deux bourdons ténors et un bourdon basse (apparu dans la seconde moitié du XVIIIème siécle). Un bourdon est composé de deux pièces de bois (trois pour le ténor) qui s’emboîtent de façon à obtenir un tuyau de longueur variable permettant l’accord avec le chanter.